La phytothérapie :
Le TAO
TAO ou « Mère du Monde » est, autrement dit « le Centre de l’Univers » : « d’où tout part et où tout revient ». Il est le chemin, la voie spirituelle basé sur l’équilibre, l’harmonie. Certains parlent de philosophie d’autres de religion ou encore de philosophie religieuse.
Tous ne sont pas d’accord sur l’origine exacte. Mais là où tout le monde semble s’accorder c’est sur l’origine du texte fondateur où sont rassemblés les principes du Tao. C’est donc au V-VIème siècle av JC que Lao Tseu nous laissa cet héritage.
Alors que tout va mal en Chine, Confucius lui rend visite et ils échangent longuement sur la situation. Il s’inquiète face à la décadence de la société et décide de « non-agir ». Il part alors, à dos de boeuf vers l’Ouest. Mais avant de passer la frontière, il laisse à son gardien un texte contenant plus de 5000 idéogrammes: Le Tao-tê-king : le livre « de la voie et de la vertu ».
Le Tao est tel un puits :
sans cesse utilisé mais jamais tari.
Il est comme le vide éternel :
empli d’infinies possibilités.
Il est caché mais toujours présent.
Je ne sais qui lui a donné naissance.
Il est plus ancien que Dieu.
Tao Te King, 4
Cet écrit contient en réalité les bases fondatrices du Tao et de ses valeurs originelles de l’équilibre, du respect, de la pensée juste. Il reprend les principes fondamentaux que sont: Faire corps avec l’univers, Rechercher l’essence, fuir l’apparence, Vivre et apprendre, Prendre ses responsabilités, Être authentique, Mener une vie simple, Relativiser les choses, Se laisser émerveiller.
Comme pour les grandes religions, le Taoïsme possède son symbole qui n’est autre que le Yin et le Yang que l’on utilise pour exprimer des notions d’équilibre, d’harmonie. Cet étant, on retrouve le taijitu dans un livre vieux de plus de 3500 ans connu sous le nom de « Livre des transmutations » ou, en chinois « Yi Jing ». Ce symbole y était décrit comme étant le « diagramme de l’ultime suprême ».
Une moitié de ce cercle est donc noire représentant le Yin et l’autre moitié est blanche représentant le Yang. Les deux parties sont entrelacées et présentent un mouvement infini. On remarque que dans les deux parties, il y a la présence de l’autre.Deux moitiés opposées et pourtant complémentaires et dépendantes l’une de l’autre.
Le yin (représenté en noir sur le taijitu) représente :
- La douceur
- Le calme
- L’obscurité, la lune
- La féminité
Le yang (représenté en blanc sur le taijitu) représente :
- Le feu
- Le mouvement, l’agitation
- La lumière, le soleil
- La masculinité
Mais en pratique, que cela signifie-t-il? Comment faire?
La Taoïste doit cultiver la vertu ou “dê”, c’est-à-dire suivre le flux naturel des choses sans le perturber ou tenter de le modifier. Le « dê » se manifeste par le “wou wei”, ou art du non-agir, qui doit mener à l’harmonie intérieure. Mais attention, « non-agir » ne veut pas dire « ne rien faire », au contraire, il demande de choisir les actions à mener en accord avec la VOIE, en étant conscient qu’on ne peut pas aller à l’encontre des choses, qu’on ne maîtrise rien et surtout pas l’univers.
La légende dit que celui qui parvient à sa maîtrise sera considéré comme un homme parfait et deviendra immortel. Les maîtres mots sont autrement dit: l’humilité, la tolérance et la modestie.
Outre cette préparation spirituelle, une préparation physique est tout aussi requise, permettant d’arriver à l’immortalité.
Je vous propose ici quelques uns des grands principes issus du Tao présents dans le Tao-Tê-king de Lao Tseu composé de 81 versets.
Reconnaître la danse du yin et du yang:
Pour trouver l’harmonie, on recherchera sans cesse l’équilibre entre les deux. Dans notre vie quotidienne, on cherchera à avoir cet équilibre dans notre travail, dans notre vie sociale, dans notre façon de nous comporter seul ou en société, dans notre façon de nous alimenter et de confectionner nos repas, …
S’accorder aux cycles:
« Quand l’homme nait , il est souple et faible; à sa mort, il est rigide et dur. Les Plantes, à leur naissance sont souples et faibles. A leur mort, elles sont sèches et dures. Ce qui est dur et fort va vers sa mort. Ce qui est souple et faible va vers la vie. » Lao Tseu.
Une éthique de vie fondée sur le « non-agir » et le calme mental:
consiste à placer son action dans l’ordre des choses, sans se forcer, sans rien attendre pour soi-même et à harmoniser son être en faisant preuve de lâcher-prise et de spontanéité. Il ne s’agit pas de ne pas avoir d’action mais d’agir avec douceur et équilibre en conformité avec les lois de la nature. La sagesse du Tao amène au détachement des choses et à l’acceptation de celles-ci telles quelles sont.
« Sois content de ce que tu as ;
réjouis-toi de la réalité telle qu’elle est.
Quand tu comprends que rien ne manque,
le monde entier t’appartient.
Tao Te King, 44
Le lâcher-prise:
C’est avant toute chose, un état mental. Il ne s’agit pas de ne pas agir mais bien d’agir sans rien attendre en retour. Car le « Trop », trop d’ambition amène à la déception, à la confusion, à la souffrance. « Celui qui se dresse sur la pointe des pieds
TAO TE KING, 24
n’est pas stable.
Celui qui se précipite en avant
ne va pas loin.
Celui qui essaie de briller
ternit sa propre lumière.
Celui qui se définit
ne peut savoir qui il est réellement.
Celui qui exerce son pouvoir sur les autres
se prive de son véritable pouvoir.
Celui qui s’attache à son oeuvre
ne crée rien de durable.Si tu veux être en accord avec le Tao,
fais simplement ton travail, puis lâche prise. »
La vertu de la non compétition:
La rivalité, le conflit et la compétition sont à fuir, car la violence appelle la violence. Pour Lao-tseu, il s’agira plutôt d’embrasser la force de l’adversaire. La vertu consiste donc à ne pas s’opposer, à ne pas lutter. Lutter et se mettre en compétition est un signe de décentrage: ce qui n’est qu’une question d’ego, d’orgueil et d’ambition. Le Tao veille à l’équilibre général des forces: rien ne sert de vouloir le faire à sa place! Le sage cherchera plutôt à comprendre son adversaire, à entrer dans son esprit, et souhaitera même son bien. C’est ainsi que la colère du rival sera désamorcée, et qu’il deviendra un allié. Telle est la puissance du « non-agir ». « Le meilleur athlète
TAO TE KING, 68
veut son adversaire au meilleur de sa forme.
Le meilleur général
pénètre l’esprit de son ennemi.
Le meilleur homme d’affaires
sert le bien commun.
Le meilleur dirigeant
suit la volonté du peuple.Chacun d’eux incarne
la vertu de la non-compétition.
Non qu’il n’aiment rivaliser,
mais ils le font dans l’esprit du jeu.
En cela ils sont comme des enfants
et en harmonie avec le Tao.«
Le tao rassemble toutes les caractéristiques de l’être: il est absolu, éternel et intangible (à la différence des individus que nous sommes), il est réel et vrai. Il est donc de nature divine. Dans son infinie profondeur, le tao donne naissance aux choses manifestées, à la dualité. La tao peut donc être symbolisé par le Taijitu (figure représentant le yin et le yang), qui rassemble et réunit les deux aspects de cette dualité.
Ce sera l’objet d’un prochain article faisant référence à la Médecine Traditionnelle Chinoise
Bibliographie: « Tao tê King » de Lao Tseu, jepense.org,